Les présidents rwandais et ougandais viennent de signer un accord censé ouvrir la porte à une sortie de crise fondée sur les accusations mutuelles de déstabilisation. Pour Olivier Nduhungirehe, Secrétaire d’Etat au ministère rwandais des affaires étrangères, “les rwandais doivent attendre”.
Le contenu de l’accord signé par Kagame et Kaguta, ce mercredi 21 août à Luanda, demande à chaque signataire entre autre de « s’abstenir de toute action de nature à déstabiliser l’autre partie et la reprise des activités transfrontalières ».
Tel que stipulé au point « d » dudit accord, le mouvement des personnes et des biens doit reprendre.
Mais quand exactement ? Réponse par Olivier Nduhungirehe, Secrétaire d’Etat au ministère rwandais des affaires étrangères.
“La hiérarchie a son importance, avant le point d), il y a les points a), b) et c)”.
Dans un entretien sur watsapp, le journaliste voudrait savoir la date d’ouverture.
Journaliste: monsieur le ministre, maintenant les accords signés, quand les frontières seront ouvertes? Dans combien de temps peut on attendre l’ouverture vers Ouganda?
Ministre Nduhungirehe: Le problème est-il la frontière ou les citoyens rwandais qui sont toujours dans les geôles ougandaises ?
Journaliste: C’est qoui au fait? Car le point “d” des accords ne parle que de cela!
Ministre Nduhungirehe: Avant le point d), il y a les points a), b) et c). La hiérarchie a son importance.
Que l’Ouganda libère tous les citoyens rwandais illégalement détenus en Ouganda et le reste suivra.
Journaliste: On les estime à combien, dans combien de casernes?
Ministre Nduhungirehe: Il y a beaucoup, dans des prisons secrètes du CMI.
Journaliste: Conditions sinequanon pour l’ouverture des frontières?
Ministre Nduhungirehe: Mais les frontières n’ont pas été fermées !
Journaliste: Pour la sortie des Rwandais, minister?
Ministre Nduhungirehe: Bajya he(où vont-ils)! Je vous ai dit qu’ils sont arrêtés et torturés en Ouganda. Nibirangira bazasubirayo(ils doivent attendre la fin de ces hostilités).
Les deux signataires s’engagent à éliminer tous les facteurs susceptibles de créer une telle perception, tels que le financement, la formation et l’infiltration des forces déstabilisatrices.
L’accord appelle également les deux pays à protéger et à respecter les droits et libertés des ressortissants de l’autre partie qui résident ou transitent sur leur territoire national.
Kampala accuse régulièrement le Rwanda de tentatives d’espionnage. Les services ougandais de renseignement avaient procédé à l’arrestation et la torture des ressortissants rwandais, les accusant d’espionnage.
Après avoir signé le pacte, le Président Kagame a remercié les dirigeants angolais et congolais pour leur attitude et leur engagement fraternel «de nous aider à trouver des solutions entre l’Ouganda et le Rwanda».
«Nous avons eu l’occasion d’examiner de manière large et détaillée de nombreux problèmes tels que nous les comprenions, ce qui a mis en évidence ce problème, d’où le protocole d’accord auquel nous sommes parvenus aujourd’hui stipule la voie à suivre pour continuer à essayer de résoudre ce problème», a-t-il déclaré.
Kagame a également remercié le président Lourenço et M. Tshisekedi pour le travail et les conseils judicieux qu’ils ont déployés pour le rapprocher du président Museveni afin de résoudre les problèmes qui existaient entre l’Ouganda et le Rwanda.
Il a souligné que le protocole d’accord signé était censé régler clairement les problèmes existants.
Karegeya Jean Baptiste