Les familles des militaires récemment rapatriés du Nord- Kivu où ils combattaient aux côtés des FARDC demandent d’être informées de leurs conditions de détention et de ne pas être tués dans leurs geôles. De plus, ces familles demandent à l’armée de dévoiler l’identité des militaires tués et blessés également rapatriés avec leurs frères d’armes.
Ces militaires rapatriés sont au nombre de plus de 500 cents. Ils ont été rapatriés de jeudi dernier à samedi dernier. Ceux de jeudi ont embarqués le jeudi soir à bord d’un avion depuis l’aéroport de Goma avec 10 cadavres et 18 blessés. Ces militaires combattaient depuis Avril 2023 aux côtés des forces armées congolaises et sa coalition contre le M23.
Comme l’indique une parenté d’un de ces militaires, ces derniers ont été rapatriés après avoir battu en retraite et sans soutien devant l’avancée du M23. « Ils ont été attaqués, puis ils sont allés se réfugier à la Brigade et ils ont trouvé que même ceux qui y étaient avaient eux- aussi pris fuite. Alors, ils ont continué en espérant pouvoir se réfugier là où se trouvaient les troupes militaires de l’EAC.
Mais là aussi, c’était impossible qu’ils y aillent de peur que le M23 n’attaque ces troupes de l’EAC. Ils ont continué la route jusqu’à la piste de l’aéroport de Goma. Ils sont restés là et les chefs sont venus leur dire de retourner au front d’où ils venaient. Mais, ils ont refusé. Par après, le colonel Muzinga leur a dit d’attendre sur place pour qu’un avion vienne les prendre. L’avion est venu et c’est vers 16h30 qu’ils nous ont dit qu’ils font le départ vers Bujumbura. Il y’avait 10 cadavres et 18 blessés à bord ».
Arrivés à Bujumbura, le calvaire de ces militaires commence. Ils ont été dépouillés de leurs téléphones et conduits manu militari au camp militaire de Muzinda. Selon des informations en possession des familles, les militaires rapatriés de jeudi à samedi sont détenus depuis ce dimanche au 122ème bataillon de Mujejuru, au bataillon la police militaire de Rohero à Bujumbura, au bataillon génie de combats de Muzinda et au 112ème bataillon de Cibitoke.
C’est par des informations fournies par d’autres militaires que nous avons pu connaître leur sort. Ces derniers ont fait savoir que dès leur arrivée, ils les ont retiré leurs téléphones portables, les ont embarqués dans des camions et ils les ont acheminés vers Muzinda escortés par un pick-up de la police militaire. D’autres informations en provenance des militaire font également savoir que la police militaire les ont conduits vers Mujejuru ainsi que dans d’autres endroits. Mais, nous continuons à demander à nos sources militaires », a révélé notre source.
Les familles de ces militaires craignent pour leur sécurité et demandent à l’armée de briser le silence non seulement pour donner de la lumière sur les conditions de détention de ces militaires mais aussi pour informer les familles des militaires tués et blessés.
« Les personnes qui sont détenues à la police militaire ou à Mujejuru sont souvent considérées comme des malfaiteurs. J’espère que nos militaires ne sont pas pris pour des malfaiteurs. Je demande encore une fois que les chefs miliaires sortent du silence pour nous dire où se trouvent nos enfants et comment ils vont. Nous demandons qu’ils ne soient pas tués ou torturés. Nous ne savons même pas si les nôtres sont parmi les 10 morts ou les 18 blessés. Jusqu’à présent, ils ne nous ont rien communiqués », a insisté notre source.
Des conditions de détention inhumaines et humiliantes.
Aussitôt arrivés samedi dernier au bataillon génie de combats de Muzinda, plus de 120 militaires ont été désarmés et déshabillés de la tenue militaire congolaise. Depuis, ils sont restés dans leurs sous- vêtements et entassés dans une salle de réunion de ce camp. Ils passent la nuit dans cette salle hautement gardée sans moustiquaire ni sac de couchage dans cette région où pullulent des moustiques. Ils ne sont pas autorisés d’avoir une visite.
Au 122ème bataillon de Mujejuru, le même traitement a été réservé aux militaires qui y sont gardés. Là, ils passent la nuit et le jour à greloter sous un dur froid.
Depuis ce dimanche, plus de 150 militaires dont plus de 15 officiers sont détenus au bataillon police militaire de Rohero. Eux aussi, ils ont été désarmés et déshabillés de la tenue militaire congolaise et subissent le même sort que leurs frères d’armes détenus à Mujejuru et Muzinda.
Au 112ème bataillon de Cibitoke, ce sont plus de 200 militaires qui y sont hautement gardés. Mais, ces derniers ont refusé de rendre les armes et les tenues militaires congolaises tant qu’ils ne reçoivent pas en retour les armes et tenues militaires burundaises.
A ce propos, le Rwanda tribune.com a tenté de joindre Floribert Biyereke, porte- parole de la FDNB, il ne décroche pas son téléphone.
Mwizerwa Ally
Rwandatribune.Com